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22/10/2006

La bonne idée!

Une charmante collègue que j'ai retrouvée en reportage, il y a quelques semaines, m'a suggéré ceci: pourquoi ne mettrais-tu pas certains de tes articles sur ton blog? Ah bon? j'avoue que, jusque-là, je n'y avais jamais pensé. En y réfléchissant, je me dis qu'après tout, elle n'avait pas tout à fait tort! Alors, essayons. Voici, par exemple un article consacré, il y a quelques semaines, à un bouquin que j'ai trouvé des plus intéressants. Et pas du tout parce que celui-ci est écrit par l'un de mes potes. D'ailleurs, j'ai essayé d'être d'autant plus objective, que je ne suis pas spécialement fan du genre que cet ami affectionne (le polar). Et encore moins du sujet dont il est question dans cet ouvrage (le foot). Eh bien non! Je sais, pourtant, l'intérêt que portent, désormais, sous nos cieux, beaucoup de femmes à ce sport, depuis la Coupe du monde 98 "Black, Blanc, Beur" (comme il se disait!!). Il n'empêche! Lors de la dernière grand-messe planétaire, cet été, j'ai assisté, en direct, à la télé, comme des millions de gens, au fameux "coup de boule" qui a égratigné le mythe Zidane et coûté à la France, le non moins fameux trophée ... Ah! Que de larmes de supporters versées et de commentaires alambiqués de spécialistes de tous pays!!  Quand je vous dis ne pas être fan de foot, c'est surtout parce que je ne pige rien à cette affaire-là! Désolée. C'est grave docteur? Ce livre sorti donc en pleine période de "fièvre"  et dont j'ai aimé, par ailleurs, faire la chronique, ne m'a pas plus aidée. Jugez-en vous même! 

 

Petits arrangements derrière le stade

Un jeune surdoué du foot a disparu? Dans "Ballon noir", Mme Diop et M. Kishimoto mènent l'enquête dans les arrière-boutiques peu ragoûtantes du sport mondial.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Ballon noir, écrit à quatre mains par Pierre Cherruau et Claude Leblanc, deux journalistes spécialistes, l’un de l’Afrique, l’autre de l’Asie, est un polar qui tombe à pic. Publié quelques semaines seulement avant l’ouverture de la Coupe du monde, cet éclairage romanesque permet, en effet, de décrypter, avec distance, les dessous de la planète foot. Avec ses magouilles en tout genre, ses histoires de gros sous et ses petits secrets bien gardés sous les crampons des joueurs, dans les bureaux de responsables de clubs et des fédérations, chez les sponsors... Des secrets à soustraire à la connaissance de millions de supporters qui n’ont d’yeux que pour leurs idoles : les dieux du stade. Y compris ceux en devenir, comme Emeka Uche, jeune surdoué nigérian dont les exploits font saliver les recruteurs étrangers. Sauf que ce dernier, sur le chemin du transfert qui devait le conduire vers un club japonais, disparaît mystérieusement à Paris où les premières recherches policières le donnent pour mort.. Autant dire une catastrophe pour beaucoup de monde… Aussitôt, se met en branle, en Afrique comme au pays du Soleil-Levant, une double enquête sur l’affaire. Celle-ci démarre à Dakar, par l’entremise d’une détective privée de charme, la téméraire Mme Diop. Contactée par des nigérians aux allures pour le moins suspectes, la jeune femme s’en va écumer, avec un aplomb sans pareil, les dangereuses provinces du Delta du Niger, région explosive où se cristallisent les gros enjeux pétroliers, les conflits ethniques et le nationalisme biafrais en pleine recrudescence. La belle métisse sénégalo-française va affronter, sans sourciller, hommes d’affaires véreux, responsables politiques corrompus et bandits de tout poil. Parallèlement, au Japon, le directeur du Niigata FC a fait appel à son vieil ami M. Kishimoto, un flic à la retraite, afin de tenter de mettre la main sur son joueur. Ce fin limier rompu à l’art de faire parler les moindres détails et de flairer le bon filon, mènera ses investigations jusqu’en Russie, au cœur du territoire de la mafia et des bandes rivales. Puis en Espagne via Paris, où ses pas croiseront ceux de Mme Diop, toujours sur la brèche. Pierre Cherruau -auteur de plusieurs autres romans policiers- et Claude Leblanc ont réussi là un thriller haletant, plein de suspens et de rebondissements, où les personnages, très typés, courent tous après quelque chose qui roule sans cesse comme un ballon. Obstinés et vivant sous pression, pour la plupart, ils apparaissent comme des êtres cabossés qui tentent, par tous les moyens, de surmonter leurs manques et leurs fêlures. Quitte à prendre des risques inconsidérés ou à s’exposer à tous les dérapages. La construction originale du roman se nourrit, entre autres, de la connaissance du terrain qu’ont les deux compères, travaillant pour le même hebdomadaire international. Ils ont su créer, notamment, en toute symbiose, un cadre crédible mâtiné de couleurs locales, au bénéfice d’une histoire aux ramifications multiples et à l’intrigue improbable, a priori. Mais au-delà du foot devenu un enjeu politique aussi bien en Afrique qu’en Asie, cet ouvrage met en lumière, à travers ses deux personnages principaux, deux façons d’être, de voir le monde, de travailler et d’évoluer dans deux univers culturels et économiques différents. Ballon noir s’attache surtout à mettre en perspective, la rencontre de deux continents en pleine mutation et sous le feu d’une actualité footballistique et politique qui nous réserve encore bien de surprises.

Ballon noir Editions L’écailler du sud, 257 pages, 14 euros.

  

 

01/11/2005

Le vieil homme et l'amour

Il était une fois un abbé, dont la foi et l’amour chevillés au corps ont conduit à vouer sa vie entière aux gueux et aux laissés-pour-compte, que notre société récuse et méprise. Un homme d’Eglise et d'action, agitateur d'idées à la langue divinement bien pendue, qui n'a peur de rien ni de personne, chouchou des médias et de l’opinion publique. Un homme qui, par ces positions audacieuses vis-à vis de son institution, a réussi le tour de force de demeurer, à la fois, un amoureux et "un insurgé de dieu " hors pair. Sans que personne n'y trouve à redire. Un être d'exception donc, comme il y en a un par siècle, et encore ! Vous avez compris : il s'agit d’Henri Grouès, l'homme de l'Appel de l'hiver 54, que l’on connaît tous sous le nom d’Abbé Pierre, dont le dernier livre, « Mon dieu… pourquoi ?», paru le 27 octobre dernier chez Plon, ne manquera pas de faire parler. Que dit Monsieur l'Abbé dans cet ouvrage sous-titré « Convictions, interrogations et indignations sur la foi chrétienne »? Il confesse, entre autres, sans ambages et en toute sérénité, qu’il a cédé à l’appel de la chair, au désir sexuel. Et c’est, tout aussi simplement, sans aucune gêne et avec une renversante lucidité, qu’il aborde tous les sujets tabous au sein de l’Eglise. Des sujets, faut-il le rappeler, d’une brûlante actualité : le mariage des prêtres, celui des homosexuels et leur désir d’enfants, l’ordination des femmes… Autant dire, qu'une fois encore, le fondateur d’Emmaüs jette un gros pavé dans la marre opaque de la pensée chrétienne. Puisqu'on le sait, ce n'est pas la première fois qu’il essaye, avec l'intelligence qui le caractérise, de dépoussiérer l'Eglise catholique, de bousculer les idées reçues et de forcer le débat, en prenant tout le monde de court. Peut-être aurais-je dû vous dire, d’emblée, que je ne suis pas chrétienne et que cela n’a aucune importance. Car, tout ce qui a attrait à Dieu et à la religion en général, m’inquiète plus que ça ne me rassure. D'où ma méfiance. J’aurais dû vous dire aussi, que si tous ces sujets étaient abordés par un autre que l’abbé Pierre, j’aurais fait comme la majorité des gens, c’est-à-dire, RIEN. Mais que voulez-vous, j’aime, moi aussi, ce vieil homme de 93 ans, qui déclare souhaiter que l’on écrive sur sa tombe : « Il a essayé d’aimer ». Quelle leçon! Je suis littéralement fascinée par son courage, sa force et sa grandeur d’âme. Je l’aime parce qu’il est avant tout un insoumis, un homme libre, droit dans ses bottes, qui défend une certaine idée que je partage, de la paix, de la justice, de la démocratie et, par-dessus tout, de l'amour entre les hommes.