04/05/2006
Conversations d'une fille bien sage
-Allô ?
-C’est Moi, mon amour, ma fleur, mon étoile, ma lumière etc.
-Tiens, tiens, te re-voilà, toi. Avec tes formules à deux centimes d’euros, tes histoires à dormir debout et tes mots-doux usés, susurrés mille fois à l’oreille des poissons. Que me veux-tu encore ? Ah oui, j’ai compris : tu voudrais que je te dise que tu es le plus beau, le plus intelligent, le plus doué (en quoi déjà ?), le plus tout. Ou alors le moins tout ce que tu veux. Au choix. Mais non, mon lapin, c’est fini, terminé. Y a plus ça en magasin.
-Mmm...mais, ma chérie, ça va pas non ? T’as pété une durite ou quoi ?
-Pas du tout. Je sais parfaitement ce que je dis. Je veux que tu saches que j'en ai assez de ton égo démesuré. Assez d'entendre parler constamment de ton "charme irrésistible", de tes projets bidons, des tes rencontres, de tes exploits, de tes "fans". Je veux que tu saches que je honnis les hypocrites, les calculateurs, fussent-ils très drôles. Que je déteste autant les esprits étriqués, que ceux, comme le tien, prétendument ouverts à tout, y compris au mensonge, à la lâcheté, au vide, au rien.
-Allô ? Allô ?…. Il a raccroché. Mince ! J’avais encore tellement de choses à lui dire !!!
Et le rideau est tombé. Fin du premier acte... Et de la pièce.
-Allô maman ? Ca y est, c'est fait. Avec tes conseils à la c…, toujours à me dire comment il faut parler aux mecs, ces "drôles de zèbres venus d'une planète inconnue"! Ca m' fait une belle jambe! Me voilà encore seule maintenant ! T’es contente et fière de toi ?
-T’en fais pas ma puce. « Un de perdu et bla-bla, bla-bla et bla-bla ».
14:30 Publié dans Mes p'tites histoires | Lien permanent | Commentaires (0)
30/04/2006
Je te salue
Corps moite qui dit les angoisses des enfants des rues
Corps luisant qui crie dans la jungle des tabous
Corps-tambour qui résonne dans le ventre des océans
Corps-buvard qui éponge les larmes des peuples opprimés
Je te salue
Corps meurtri qui dessine les arabesques du temps
Corps brûlé qui écrit le début et la fin des saisons
Corps-bulle qui pétille dans le creux des nuits sans fin
Corps-miroir sans tain qui fige les promesses oubliées
Je te salue
Corps enivré d’amour qui chante la pluie, le soleil et le vent
Corps félin qui raconte l’ivresse des tendres années
Corps–pétale qui annonce l'arrivée des beaux jours
Corps qui danse, danse, danse, jusqu’à la fin des temps
Je te salue
22:15 Publié dans Tentatives poétiques | Lien permanent | Commentaires (0)