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27/12/2005

J'aurais voulu être un "artiiiiiste"!

Oui, quelqu’un ma raconté ton histoire. Tu as quitté ton bout de terre désolé, un beau matin de mai. Tu as dit à ta vielle mère que tu partais faire un tour. Et tu es monté, à tes risques et périls, sur cette barque malmenée par mille et une vagues. Tu as fait la traversée vers cet autre bout de terre qui fut tien, dans une autre vie, où il semble aujourd'hui, que l’herbe soit plus verte. Ton regard fuait celui de ces enfants perdus dans les rues de la vieille ville. Tu as pris le large sans te retourner une seule fois, afin d'empêcher qu’une larme récalcitrante ne te brouille la vue. Petit à petit, tu devenais un point à l’horizon puis, tu as disparu. Saura-t-on jamais par quel miracle tu as pu échouer sur cette plage, alors qu'à quelques encablures de là, tes compagnons d’infortune rejouaient, malgré eux, la scène du Radeau de la méduse? Tu as échappé aux patrouilles, puis aux rafles, plus tard. Et te voilà à trimer du lever au coucher du soleil, pour à peine de quoi assurer le quotidien de ceux que tu as laissés derrière toi. Vient ce jour fatidique où tu t’es retrouvé menottes aux poignets, tel un criminel ou un bandit de grand chemin. Poussé, sans ménagement aucun, dans une camionnette bondée, puis dans un avion affrété spécialement pour toi et d’autres compagnons de galère. Ceux-là mêmes avec qui, je t’ai vu fouler à nouveau ton coin de sol craquelé de misère. Abattu, évitant maladroitement le regard des curieux et des passants. Moi je me trouvais là, sans trop savoir comment ni pourquoi. Témoin de ton retour forcé, au milieu de ce nulle part. Cela a duré quelques minutes seulement. Assez pour lire sur ton visage la détresse, l’incompréhension et toutes les peines de la terre. Je pense à toi souvent. Je me demande ce que tu deviens. Je me demande si tu entends encore chanter les oiseaux ou si les effluves des champs parfumés d’à côté parviennent jusqu’à toi. Et je ne me remets toujours pas, de n’avoir pas le talent d’un Géricault ou d’un Doisneau. Car de l’expression de tes yeux, ce jour là, j’en aurais fait un chef-d’œuvre que je t'aurais offert, volontiers, en guise de consolation.

25/12/2005

coucou me re-voilou

Chose promise, chose due, n’est-ce pas ? A nouveau parmi vous après ma petite escapade sur la terre de mes ancêtres, là où mes racines fleurent toujours bon l’ylang ylang, la vanille et le jasmin. Parée des pieds à la tête, de ces fragrances magiques, enivrantes, je vous retrouve en cette période de fêtes de fin d’année et vous en livre à chacun une bouffée pour l’occasion. Je n’ai pas encore les mots justes pour vous faire partager cette virée aussi revigorante qu’instructive à travers mon petit archipel gorgé de soleil, de douceur et de tourments. Virée laborieuse au goût de litchi et de poussière crachée par un volcan en colère. Jeu fabuleux d’ombres et de lumières. Plongée rituelle et salvatrice dans les profondeurs de la mer originelle afin de puiser de quoi  nourrir d’autres possibles, d’autres voyages, d’autres aventures. Retour initiatique sur les traces de ceux qui n’étaient plus là pour m’accueillir et dont l’absence m’a laissée quelque peu déboussolée. Fous rires au clair de lune avec les fidèles compagnes des années d’insouciance. Et le bonheur des plaisirs simples, des regards croisés et des projets avec les amis devenus si proches en si peu de temps. Me voilà donc prête à reprendre ma vie de tous les jours avec dans la tête, des milliers d’images qui se bousculent. Celles de paysages paradisiaques qui font le bonheur des touristes, que l’on vend sous forme de cartes postales ou sur papier glacé. Celles d’hommes et de femmes prisonniers d’un système à deux vitesses, gangrené, où certaines valeurs essentielles ont cédé la place à quelque chose d’innommable qui vous mange les tripes, à l’absurdité la plus totale. Il reste néanmoins, sous l’ombre des cocotiers qui bordent ces plages qui comptent parmi les plus belles du monde, une part d’authenticité et de rêve qui n’a pas de prix. C’est cela, entre autres, qu’au fil des prochaines notes, je m’efforcerai de partager avec vous, d’une manière ou d’une autre. Plein de bises, de joie et de bulles ainsi que tout ce que vous souhaitez, pour bien commencer l’année.