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09/11/2005

Allo, y'a quelqu'un?

Il a sonné à la porte et, le cœur battant, elle a ouvert. Ils se sont regardés. Premier choc. Ses jambes ne la portent déjà plus. Au secours ! Brusquement, tendrement, de ses bras, il la fait prisonnière. Elle respire à peine. Ca y est, elle est cuite, elle se rend. Puis, leurs lèvres se cherchent et se rapprochent doucement. Le sol se dérobe alors sous ses pieds et, tout d’un coup, elle part. Elle gravit les collines, redescend les vallées, pas à pas, longe les rivières. Elle fait d’autres rencontres, elle se rebiffe. Dans sa tête, remontent les effluves du ventre de la terre et s'installe un silence abyssal qui résonne comme des milliers de tambours. Elle livre bataille contre une armée de fantômes. Elle plonge. Elle se noie. Elle meurt. Combien de temps est-elle restée dans le coma ? Cinq minutes, une heure, deux ans ? Elle avait laissé Mozart en sourdine. Et, lorsqu’elle a ouvert les yeux, de guerre lasse, les notes s’étaient tues.

07/11/2005

Un son qui vient de l'intérieur

C’était un 07 novembre, au petit matin, lorsque ce bébé tant attendu a, enfin, pointé le bout de son nez. Voilà trois jours et trois nuits, que toute les femmes du village font bloc autour de la maman, pour la soutenir et implorer en chœur le ciel, afin qu’il leur fasse don du précieux événement. La maison est quasiment assiégée pour la bonne cause. Chaque mouvement, chaque cri de douleur de celle qui s’apprête à donner la vie, est ressenti individuellement par chacune de toutes ces femmes. On s’active et on invoque à gorge déployée, les dieux, les morts et les vivants. On psalmodie et on chante surtout, sans interruption, des mélodies connues depuis des temps immémoriaux. Des mélodies remplies d’amour, des pages entières où se cristallisent, chaque minute, chaque seconde qui passe, toute une culture, toute une histoire. Une histoire à transmettre, de génération en génération, une histoire à écrire. Dehors, tout est calme. Seuls les oiseaux participent à ce concert particulier. L’herbe respire sous la rosée du jour naissant et le soleil se prépare à libérer ses premiers rayons. Soudain, sur les notes douillettes d’une partition non écrite, j’ai franchi la porte du monde. Et j’ai poussé mon premier cri. Et vous me demandez pourquoi j’aime la musique ?